Riek Machar, vice-Président du Sud-Soudan
Dès la création du Soudan en 1956, des fortes tensions sont apparues entre le nord du pays, à majorité musulmane, et le sud, à majorité chrétienne et animiste. Le gouvernement central du pays, qui siège à Khartoum, au nord du pays, refuse de donner son autonomie à la région du Sud. Une première guerre civile de dix-sept éclate, faisant 500.000 victimes. Après une paix relative, une seconde guerre civile débute en 1982 : elle durera jusqu'en 2005. Avec ses deux millions de morts, il s'agit d'un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde guerre mondiale. La raison de ces deux guerre est la même : une rébellion sudiste contre le gouvernement central de Khartoum pour obtenir son indépendance.
De la lutte armée au dialogue avec Karthoum
Riek Machar, né en 1952, entre en action à partir de la Seconde guerre civile, aux côtés de John Garang, fondateur de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), qui entame une guerre contre le pouvoir central. En 1991, il se sépare de John Garang dans des conditions dramatiques pour créer son propre mouvement : l'Armée populaire de libération-Nasir (SPLA-Nasir). Cette année-là, le 5 novembre, le SPLA-Nasir commet le « massacre de Bor », l'assassinat de masse de 2.000 civils de la tribu Dinka, ethnie à laquelle apprtient John Garang. Les Dinka sont pourtant des chrétiens, comme Riek Machar, mais sa querelle avec John Garang pour mener la rébellion l'a aveuglé au point de commettre ce massacre de sang froid. C'est seulement vingt ans plus tard que Riek Machar avouera publiquement être le responsable de ce crime.
Le SPLA-Nasir se rapproche petit à petit du gouvernement central, afin d'obtenir l'indépendance par un autre moyen que celui de la lutte armée. C'est ainsi qu'en 1997, en accord avec Khartoum, Riek Machar devient président du Conseil de coordination des États du Sud, une instance visant à normaliser et faciliter les relations entre sudistes et nordistes. Le fusil fait donc place à la diplomatie.
Vers la création officielle du Sud-Soudan
Dans un entretien publié en 1999 dans Politique Internationale, Jean-Yves Ollivier, spécialiste de la diplomatie parallèle en Afrique , parle de Riek Machar et de sa nouvelle position dans les relations politiques entre le nord et le sud du Soudan : « Riek Machar a été l'un des chefs de guerre les plus engagés et les plus prestigieux de la rébellion. Après plus de dix ans de maquis, il a choisi de travailler à instaurer la paix. Il faudrait être un esprit chagrin pour le lui reprocher... Il est soutenu par une grande partie des habitants du Sud et, contrairement à ce que l'on prétend, il n'est pas une marionnette du pouvoir. En Afrique, et au Soudan précisément, la médiation de Riek Machar est appréciée à sa juste valeur et elle est utile ».
Cette médiation a fini par payer : en 2002, il rejoint à nouveau l’Armée populaire de libération du Soudan et se réconcilie avec John Garang. Le « massacre de Bor » est derrière eux. A la mort de celui-ci en juillet 2005, Riek Machar devient vice-Président de la région autonome du Soudan du Sud, puis vice-Président de la République du Sud-Soudan en 2011, lors du passage à l'indépendance.
De la lutte armée au dialogue avec Karthoum
Riek Machar, né en 1952, entre en action à partir de la Seconde guerre civile, aux côtés de John Garang, fondateur de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), qui entame une guerre contre le pouvoir central. En 1991, il se sépare de John Garang dans des conditions dramatiques pour créer son propre mouvement : l'Armée populaire de libération-Nasir (SPLA-Nasir). Cette année-là, le 5 novembre, le SPLA-Nasir commet le « massacre de Bor », l'assassinat de masse de 2.000 civils de la tribu Dinka, ethnie à laquelle apprtient John Garang. Les Dinka sont pourtant des chrétiens, comme Riek Machar, mais sa querelle avec John Garang pour mener la rébellion l'a aveuglé au point de commettre ce massacre de sang froid. C'est seulement vingt ans plus tard que Riek Machar avouera publiquement être le responsable de ce crime.
Le SPLA-Nasir se rapproche petit à petit du gouvernement central, afin d'obtenir l'indépendance par un autre moyen que celui de la lutte armée. C'est ainsi qu'en 1997, en accord avec Khartoum, Riek Machar devient président du Conseil de coordination des États du Sud, une instance visant à normaliser et faciliter les relations entre sudistes et nordistes. Le fusil fait donc place à la diplomatie.
Vers la création officielle du Sud-Soudan
Dans un entretien publié en 1999 dans Politique Internationale, Jean-Yves Ollivier, spécialiste de la diplomatie parallèle en Afrique , parle de Riek Machar et de sa nouvelle position dans les relations politiques entre le nord et le sud du Soudan : « Riek Machar a été l'un des chefs de guerre les plus engagés et les plus prestigieux de la rébellion. Après plus de dix ans de maquis, il a choisi de travailler à instaurer la paix. Il faudrait être un esprit chagrin pour le lui reprocher... Il est soutenu par une grande partie des habitants du Sud et, contrairement à ce que l'on prétend, il n'est pas une marionnette du pouvoir. En Afrique, et au Soudan précisément, la médiation de Riek Machar est appréciée à sa juste valeur et elle est utile ».
Cette médiation a fini par payer : en 2002, il rejoint à nouveau l’Armée populaire de libération du Soudan et se réconcilie avec John Garang. Le « massacre de Bor » est derrière eux. A la mort de celui-ci en juillet 2005, Riek Machar devient vice-Président de la région autonome du Soudan du Sud, puis vice-Président de la République du Sud-Soudan en 2011, lors du passage à l'indépendance.